dimanche 7 janvier 2007

La mode des femmes sous le Directoire

La révolution avait tout submergé : traditions, mœurs et modes. Les Merveilleuses furent les principales actrices d’une société avide de liberté, après plusieurs années de tourmente. La création du Directoire permit à la femme de s’imposer en société, en particulier sur le plan de la mode et de l’esthétismjavascript:void(0)e. Ce fut la folle souveraine d’une société libre et agitée qui excluait le sentiment. L’art de vivre devint l’art de plaire.

Depuis que la Terreur est terminée, la jouissance est à l’ordre du jour. Mais les femmes du Directoire n’avaient ni délicatesses, ni grâces appelées par la suite « distinction ». Au fil du temps, elles se masculinisèrent, au niveau de la coiffure avec la coupe à la victime (cheveux coupés courts en souvenir des condamnés à mort pendant la Terreur)…
Les jolies femmes cédèrent à l’antiquomanie : robes à la diane ou à la flore. Cependant, un fait divers surprit la société féminine, au lendemain de la terreur : la préférence aveugle donnée aux perruques étonna. Les Merveilleuses ainsi appelées par leurs beautés considérèrent cela comme un « grand luxe ». Et quel luxe !! Peu auparavant à ce seul nom, une belle frissonnait, mais le sacrifice des cheveux en cette époque républicaine était devenu un triomphe !! Avec la robe retroussée jusqu’au mollet, portée avec des ballerines, la femme marchait d’une allure généralement décidée et franche. Sur la coiffure, un petit coquet béguin faisait l’affaire, assez semblable aux toquets du premier âge ou bien un chapeau à haute calotte plate cannelée avec une plume de vautour.

Elles portèrent même le fichu, considéré comme étant un accessoire de domestique sous la révolution. Porté en négligé, drapé, chiffonné, au hasard, aucune règle n’en détermina la forme, le goût seul présidai à la perfection et ce fut bien la plus adorable coiffure du monde, la plus coquine de l’époque : point de chignon, quelques cheveux épars sur le front, une râperie amplement bouillonnée, une bride noire, voilà seulement ce que l’usage généralisa.
Pour la promenade matinale, les Parisiennes dépouillaient tout ornement superflu ; Une robe mince dessinait leurs formes, un shall de linon ( matière fort prisée à l’époque) tient lieu de fichu, sur la tête un simple béguin dont la dentelle s’échappe sous une gaze ornée de paillettes, aux pieds, les petits cothurnes rouges (chaussures portées en Grèce avec un ou plusieurs rubans qui se nouent autour de la cheville.). Telle était la tenue dans laquelle les Merveilleuses assistaient au tard lever du soleil.

Dans la journée, on ne voyait que les chemises à la prêtresse : robes de linon coupées sur patron antique, robes à la diane, à la minerve, laissant les bras nus et, bien que dégagées, modelant les formes comme des draperies mouillées. Les modes transparentes suivirent et se modifièrent cependant peu à peu. Tout change vite dans l’empire féminin ! Les robes à l’Égyptienne ; le turban à l’Algérienne et les bonnets en crocodile occupèrent un court instant l’esprit de ces coquettes. Elles se mirent à porter des chapeaux garnis de velours coquelicots.

Sur leurs épaules, elles portèrent des shalls qui défrayèrent la chronique. Elles les portaient en sautoir bien drapé sur
l’épaule et ramenés sur le bras, les extrémités flottant au vent. Les shalls de couleurs généralement aux couleurs vives, oranges, rouges… Avec des bordures noires et blanches à la Grecque, étaient de formes différentes, en pointe, carrés. Toujours le même style variant selon la saison, et la tendance.

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